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Statistique : créateur de valeur
La statistique comme créateur de valeur

La statistique, un outil de création de valeur

Rappelons tout d’abord que la statistique n’est pas la décision, mais une aide à la décision. Il est important de détailler comment ce processus de création de valeur fonctionne. Bien comprendre ce processus permettra deux choses : 1, de prendre de bonnes décisions et 2, d’éviter d’en prendre de mauvaises. Car disons-le nettement, il est possible, et même facile, de mal utiliser la statistique.

La statistique n’est pas une boule de cristal

La croyance très répandue est que la précision de la statistique permettra de comprendre immédiatement le sujet. Dans le cas d’un dossier absentéisme par exemple, la croyance et que l’approche statistique, avec ses indicateurs sophistiqués, analytique RH, big data ou autre, que cette approche chiffrée donc permettra de voir immédiatement les causes de l’absentéisme. Ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent et ce n’est pas ici que se situe la valeur ajoutée de la statistique. La statistique n’est pas cet outil miracle qui répond aux questions complexes. L’aide à la décision se fait de manière indirecte.

Supposons que vous ayez produit un indicateur qui démontre que telle population soit plus concernée par l’absence que telle autre. Si la statistique est bien construite, le fait est incontestable. Si le fait est suffisamment précis, il peut devenir une hypothèse. La statistique RH aide à produire des hypothèses plus que des vérités. Pour prendre un exemple très simple, si la durée de l’absence maladie des ATSEM est croissante avec leur ancienneté dans le poste, une hypothèse d’usure professionnelle peut-être évoquée.

Analyser sur la base de données, et non d’idées

Ce qu’il convient de faire à ce stade, c’est d’échanger à propos de cette hypothèse au sein d’un groupe de travail bien construit. Au sein de ce comité de pilotage, le fait statistique va être débattu et c’est de ces échanges que va naître la précision de l’analyse. Les meilleures personnes pour analyser un problème complexe sont celles qui sont concernées tous les jours dans le cadre de leur activité. Ce sont elles, et probablement elles seules, qui peuvent mettre les bons mots sur les difficultés, les ressentis et bien sûr ensuite proposer des actions correctives circonstanciées. Vous pourriez alors me dire, qu’elle est l’utilité de la statistique, pourquoi ne pas passer tout de suite à la phase de travail collectif ? La réponse est simple : parce que cela ne marche pas ainsi. Lorsqu’un groupe de travail se concerte autour d’idées, le plus souvent il y a des conflits, des disputes. Chacun à son avis, son interprétation, ses convictions. On aboutit alors à des échanges conflictuels, parfois violents, durant lesquels peu de progrès sont constatés. La valeur ajoutée de la statistique est de pacifier ces échanges et de les orienter vers l’intelligence collective. Il est beaucoup plus facile et efficace de travailler collectivement sur des données, objectives, précises, que sur des idées, subjectives. La statistique est alors un prétexte à la qualité du dialogue social, un moyen habile pour évoquer collectivement des conditions de réalisation du travail et construire collectivement des analyses précises.

Statistique : hypothèses objectives


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