L'analytique RH, formidable outil de dialogue social
La question de l'utilité de l'analytique RH mérite d'être inspectée avec précision et exigence. Après tout, la démarche requiert un investissement en compétences (statistiques) et en outils (logiciels). Il donc est légitime de vérifier que ses bénéfices soient supérieurs aux efforts consentis. Quelle est donc la proposition de valeur de l'analytique RH ?
Cette dernière comprend plusieurs éléments, attrayant notamment à la précision et la rapidité des analyses produites, ce que nous détaillerons au fil des prochaines chroniques. Nous commençons cependant cet inventaire par ce qui est sans doute le plus contre-intuitif, voire inattendu, l'analytique RH est un formidable outil de dialogue social.
Comment une approche chiffrée, certains diraient aride, peut-elle faciliter le dialogue social ?
Tout simplement parce qu'elle oppose des faits, des chiffres aux idées, aux perceptions et dans certains cas, aux dogmes. Les problématiques sociales sont complexes et, disons-le, souvent sujettes à polémiques. Complexes tout d'abord puisque absentéisme, présentéisme, turnover, égalité professionnelle, gestion des âges, rémunération, etc. sont autant de thématiques dont l'analyse est rendue ardue par une réalité fondamentalement multi-factorielle. L'analyse des causes de l'absentéisme est par exemple complexe en raison de la multiplicité de ses causes potentielles. Ces thématiques sont également sujettes à polémique puisque chacun ou presque dans l'entreprise a son idée sur ces questions. S'en suivent alors d'interminables échanges conflictuels ici sur la raison de l'absence, là sur l'écart perçu de traitement entre les femmes et les hommes, etc.
Nous avons bien souvent constaté lors d'interventions en entreprise que remplacer les idées par des données factuelles apaise le dialogue social. Les acteurs orientent alors leur énergie vers la compréhension des indicateurs proposés plus que vers la défense de leurs idées. Ils cherchent à comprendre plus qu'à défendre. Ils échangent alors constructivement et finalement co-construisent de nouvelles représentations.
L'analytique devient ainsi un prétexte au dialogue social, et tel n'est pas le moindre de ses bénéfices.