L’accroissement d’un niveau d’absentéisme n’est pas inéluctable. Ce n’est pas une fatalité face à laquelle il faut baisser les bras.
Dans une organisation, la résolution de l’absentéisme reste cependant une action de longue haleine qui s’accompagne mal d’un découragement.
Plusieurs points sont essentiels pour réussir une maîtrise de l‘absentéisme. Il s’agit d’être rigoureux dans la méthode de travail. Il convient alors de définir sa conduite projet en y intégrant tous les ingrédients indispensables à une parfaite connaissance du sujet. Chacun des points évoqués ci-après représente à lui seul une condition nécessaire mais pas suffisante. C’est pourquoi l’ensemble doit être traité, articulé et offrir ainsi la meilleure efficience possible au projet.
- Mobiliser les acteurs, en installant un comité de pilotage et en confiant la mission à un chef de projet. La mobilisation des acteurs s’accompagne aussi d’une campagne de communication et d’une forte implication des managers.
- Réaliser un diagnostic complet de la situation qui repose sur deux grandes dimensions : une analyse de données chiffrées et une interrogation sur le rôle de l’organisation du travail dans la survenue de l’absentéisme.
- Élaborer un plan d’actions décliné à court moyen et long terme. Il porte sur l’amélioration des conditions de travail, la gestion de l’absentéisme, les impacts financiers d’incitation à l’assiduité à appliquer.
Dans votre question vous faites référence à la « poursuite de la détérioration malgré les contrôles ». Cette observation de votre part amène à aborder la question du contrôle comme outil au service de la maîtrise de l’absentéisme.
Soyons clairs, nous savons aujourd’hui parfaitement que les contrôles médicaux ou administratifs diligentés n’ont pas d’impacts sur le taux d’absentéisme. Pour autant faut-il s’en exempter ? Notre réponse sera non pour deux raisons, l’équité dans les équipes de travail et le rapport entre droits et devoirs de chacun.
Votre question met en relation un problème : « la détérioration du niveau d’absentéisme » et la réponse supposée à ce problème : « les contrôles ». Évoquer cette relation est compréhensible car la sphère médiatique et les informations commerciales des prestataires relaient régulièrement et avec force cette idée. Cette dernière cependant ne résiste guère aux diagnostics et études menés sur le terrain. Si l’absence abusive, celle précisément que les contrôles cherchent à réduire, a bien une réalité, cette dernière est souvent d’amplitude marginale. Selon nos observations, les abus concernant toujours moins de 5% des arrêts. Autrement ils existent, oui, mais ils sont le plus souvent rares et la vraie question de l’absentéisme se trouve ailleurs. Le premier enjeu de la prévention est donc de comprendre où. Dans un tel cas, la démarche consiste alors à analyser les déterminants de l’absence, ce qui suppose de mener un diagnostic détaillé.