C’est une question récurrente ! Elle est souvent posée justement parce que les organisations ne communiquent pas sur le dossier. S’il n’y a pas d’actions, le sujet n’est pas ou peu abordé dans l’organisation. Si, en revanche, il y a des actions alors ce serait une erreur de ne pas communiquer.
L’objectif d’une action sur l’absentéisme reste d’en faire baisser le niveau. Chaque personne de l’entreprise doit savoir qu’il y a une volonté managériale de s’attaquer au sujet. En soi, il s’agit d’une première sensibilisation. L’adage bien connu de « dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit » répond aux exigences d’une action sur l’absentéisme. Si l’organisation décide par exemple de lancer une action autour de la qualité de vie au travail pour fidéliser et motiver ses collaborateurs, ils devront en être tenus informés. Si l’organisation envisage d’être plus stricte sur le respect des procédures d’information de l’employeur lors d’une absence, bien sûr que chacun dans l’organisation doit le savoir.
Le défaut observé régulièrement se traduit dans des actions connues mais dont l’objectif final (la maîtrise de l’absentéisme) lui n’est pas énoncé. Pour les deux actions évoquées ci-dessus elles sont pourtant liées entre elles par cet objectif. C’est donc sur cet objectif, décliné dans toutes formes d’actions articulées entre elles, qu’il convient de communiquer.
Le problème évoqué par votre question est celui du conflit et non celui de la communication. Ces conflits, souvent constatés, sont généralement la conséquence d’idées reçues bien ancrées. Difficile dans ces conditions d’organiser sereinement un projet de prévention. Aussi il convient en premier lieu de neutraliser ces idées reçues pour désamorcer ces conflits. Il s’agit là d’enjeux de vulgarisation et de formation, le principe étant d’apporter de la donnée factuelle pour éteindre ces idées reçues. Ne pas communiquer pour ne pas raviver les conflits est donc une stratégie périlleuse car la non communication pourrait solidifier encore les conflits. En complément de cette réponse visant à traiter la question des conflits, détaillons les raisons de communiquer. Je vois au moins deux. La première est que le projet de diagnostic / prévention sera forcément visible des salariés ou des agents tôt ou tard. Autant alors éviter les rumeurs le concernant. La seconde raison enfin est que la complexité du sujet réduit forcément la probabilité de résultats spectaculaires à court terme. L’absentéisme nécessite donc un engagement sur le moyen et le long terme et cet engagement est conditionné et soutenu, au moins en partie, par la communication.